BANDES DESSINEES



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KOGARATSU de Bosse et Michetz - (1988 / 1999) ( Dupuis ) :

11 ans séparent le premier volume de cette saga du dernier, sorti en Octobre 1999. Cette série à succés retrace la vie d'un Ronin* au service d'une cause et d'un seigneur que Kogaratsu a choisi.

Hokkaido 1610, à l'aube de la grande paix instaurée par Tokugawa Ieyasu, un Ronin décide de venger la mort de son seigneur en se mettant au service de son fils. Inspiré par le conte des 47 Ronins.

Très bien documentée, cette série de bande dessinée se parcourt comme un film très proche de la réalité historique.


TAKO de Yann et Michetz - (1990) ( Glénat ) :

Le dessinateur de Kogaratsu signe avec Yann un autre opus sur le Japon médiéval. Trois soeurs se partagent un fiancé en pleine Guerre d'Onin. La vie en vase clos suscite les pires jalousies et les plus horribles actes.

On retrouve ici l'atmosphère des films de Kurosawa ( Le Château de l'Araignée ), avec son cortège de drames humains et de passions. Comme dans Kogaratsu le respect de la réalité historique et le soin accordé à tous les détails font de ce livre un vrai chef d'oeuvre.


UGAKI de Robert Gigi - (1984) ( Dargaud ) :

Comme Kogaratsu, Ugaki est un Ronin* qui a perdu son maître et qui cherche à le venger. Seul le lieu éloigne les deux samouraïs, car Ugaki va prendre part à la révolte Chrétienne de Shimabara en 1638.

La défaite de ces seigneurs chrétiens du sud du Japon va marquer surtout la fin des prérogatives des Daimyos, et la toute puissance du shogunat de Tokugawa Ieyasu.

Ugaki est une bande dessinée étonnante en ce qu'elle mêle l'histoire de la révolte de Shimabara ( longuement expliqué au début de l'album ) et la quête des samouraïs sans maître, toujours prêts à mettre leur sabre au service d'une cause qui leur permet d'exister, enfin.


SAMURAI SON OF DEATH de Sharman Divono et Hiroshi Hirata - (1987) ( Eclipse ) - en anglais :

L'histoire de Harada Sadayasu s'inscrit dans l'histoire du Japon sous le règne de Toyotomi Hideyoshi. En 1587, ce dernier décide d'en finir avec le christianisme. "Le Japon es le pays des Kamis" proclame-t-il. Il envahit la province de Kyushu et reprend Nagasaki aux jésuites.

Cette bande dessinée retrace cette guerre de Kyushu au travers d'un jeune Samouraï cherchant dans le combat sa destinée de guerrier. Intrigues de cour, expéditions militaires, trahisons, tout est fait pour coller le plus près possible à la réalité historique. Une explication de la situation politique et militaire du pays aide le lecteur à prendre pied ainsi dans l'époque Momoyama.



KOZURE OKAMI de Kazuo Koike et Goseki Kojima - (1988) - 8 volumes ( Génération Comics )

Kozure Okami est une histoire très connue au Japon. De nombreux films et livres lui sont consacrés. Cette histoire raconte la vie d'un Samouraï, victime d'une trahison, qui cherche à se venger.

L'exécuteur officiel du Shogun, Itto Ogami, est accusé par traîtrise par le clan Yagyu et doit fuir avec son fils. Poursuivi par les agents du Shogun, ses Ninjas et ses vassaux, il décide de poursuivre ses ennemis et de les abattre un par un.

Cette adaptation en bande dessinée est particulièrement célèbre pour les dessins de Goseki Kojima et le rendu spectaculaire des combats qu'elle comporte. Publiée pour la première fois en Français en 2003, en 14 volumes, cette série est l'une des meilleures qui existe sur le Japon des Samourais de l'ère Edo.


LA CORDE FLEURIE de Kazuo Koike et Hideki Mori - (2004) ( Editions Delcourt )

L'auteur de Kozure Okami, Kazuo Koike, propose aux lecteurs une nouvelle série basée sur un personnage assez inhabituel dans le genre des mangas historiques. Ici, pas de Samourai redoutable au sabre, ni de guerres de clan, mais un homme proche du désespoir et du suicide.

Tamatsubaki Hanatarô est un ancien Sumotori. Lui qui partageait gloire et richesse se retrouve tout à coup au plus de la société d'Edo. Au moment où il cherche à disparaître, sa rencontre avec un policier, Hasagawa Heizô, va bouleverser sa vie. Le vieux chef de la brigade mobile voit en Talatsubaki un homme droit et juste qui prendra sa succession.

La transposition des principes du Bushidô dans la vie de tous les jours est l'une des originalités de ce récit. Même si on est proche ici du manga "policier", les grandes valeurs des Samourais représentée par le policier, mais mises en pratique par le Sumotori sont toujours présentes tout au long de l'histoire. La reconstitution de la vie du petit peuple à l'époque Edo est également très riche d'enseignement. Enfin, comme d'habitude, un glossaire en fin d'ouvrage donne des explications sur les mots Japonais rencontrés.


TENGU de Osaragi Jirô - (2001) ( Editions Delcourt ) :

Après une longue période d'absence, les mangas historiques de qualité se succèdent en l'espace de quelques mois. Après le succès de Lone Wolf And Cub, de Vagabond et de Satsuma, voici une bande dessinée exemplaire retraçant la période troublée de la fin du Shogunat Tokugawa et du Shinsengumi.

S'appuyant sur le scénario du célèbre romancier historique Osaragi Jirô, le dessinateur Mori Hideki retrace en images l'histoire du Shinsengumi à travers la traque d'un héros mythique "Kuruma Tengu" qui s'efforce de favoriser l'apparition d'un nouveau Japon. Les violents affrontements entre les tenants d'un Japon Impérial et ceux d'un Shogunat vieillissant servent en effet de fond à cette histoire.

L'approche historique est bien rendue, puisque tous les grands personnages du Shinsengumi sont présentés dans cette série, que ce soient Kondo Isami, Hijikata Toshizo ou Okita Soji, ainsi que les grands événements comme l'affaire de l'auberge Komatsu-Ya. Enfin plusieurs notes d'explication aideront le lecteur sur cette période de l'histoire du Japon.


NIHON NO REKISHI ( L'histoire du Japon ) de Kasahara Kazuo - (1982) ( Shueisha ) - en Japonais - Noir et Blanc :

Si vous lisez le Japonais ( même à un niveau scolaire ), voici la collection la plus facile pour apprendre l'histoire du Japon. Rédigée en 18 volumes, cette collection de bandes dessinées couvre l'intégralité des 12.000 ans d'histoire du Japon.

Débutant en -10.000 à l'époque Jômon, et se terminant en 1975, cette histoire retrace tous les événements de l'archipel de façon simple et pédagogique.

Outre qu'elle constitue un excellent moyen d'entretenir son Japonais ( les Kanjis sont tous traduits en hiragana ), cette collection permet une vision agréable de l'histoire du Japon.


NOBUNAGA ODA de Kodama Kôta - (1986) ( Shogakukan ) - en Japonais - noir et blanc :

Dans la même veine que Nihon Rekhishi ( voir ci-dessus ), une galerie de grands hommes politiques du Japon en bandes dessinées. reprenant la biographie de chacun de ces personnages, cette collection présente simplement leur vie et leur action.

Cette série de 25 livres retrace l'existence de figures comme Nobunaga Oda, Toyotomi Hideyoshi, Tokugawa Ieyasu, Shôtoku Taisho, Taira no Masakado, Murasaki Shikibu, Minamoto no Yoshitune, Shingen Takeda.


PITCHUSAN de Noves- Deveney - (2002) ( Albin Michel ) :

Destinée aux enfants ( mais pas interdite aux adultes ! ), cette bande dessinée raconte les aventures d'un petit Samourai débonnaire, pas trop courageux, plutôt espiègle et un peu garnement sur les bords... bref tous les atouts pour tourner gentiment en dérision quelques aspects du mythe du Bushi parfait, sans peur et sans reproche.

Tout au long des pages, Pitchusan, puisque c'est son nom, va se mesurer à tout ce qui fait l'éducation d'un vrai Samourai. Mais plus attiré par les bêtises que par le respect infaillible du Bushidô, le petit guerrier va vite retourner, à son profit, son apprentissage pour s'amuser avec ses amis et surtout tenter de séduire la belle prêtresse dont il est amoureux.

Au passage, les auteurs du récit en profitent pour présenter aux jeunes lecteurs les grands thèmes du Japon ancien : le Zen, les arts martiaux, les histoires de fantômes. Même le Ninja de l'histoire n'est rien d'autre qu'une mignonne petite fille qui est amoureuse de Pitchu. Cette bande dessinée, drôle et sans prétention sera idéale pour les enfants qui pourront ainsi découvrir un premier héros " Samouraï".


USAGI ( Yojimbo ) de Stan Sakai - (2001) ( Paquet ) :

Etonnante bande dessinée américaine qui reprend, en partie, le scénario de Yojimbo, le film d'Akira Kurosawa. Un rônin ( Samouraï sans maître ) parcourt le Japon et assiste à de nombreux événements ( intrigues politiques, assassinats... ) dans lesquels il intervient pour rétablir la justice.

Si le scénario peut ressembler parfois à celui de Kozure Okami ( voir plus haut ), l'originalité de ce livre est la représentation par des animaux des principaux personnages, y compris le héros lui-même. Les Ninjas sont représentés par des chats, les marchands par des cochons, et on y croise même des diplodocus !!

Pourtant malgré l'apparente légèreté des personnages, la bande dessinée est remarquable. L'ensemble des principes du Bushidô est présent à travers le personnage d'Usagi ( ie : "Lapin " en Japonais ), et le dessin des combats montre l'évidente connaissance de l'auteur des katas de Kendo et de Iaido.

Amusez vous et instruisez vous à la fois, ce livre est excellent !


MASHEMALO de Kurita et Sorg - (1987) ( Sorg ) :

Dans le Japon de l'ère Edo , vers 1750, un Ronin ne vit que pour la vengeance, en appliquant à la lettre le Bushidô. Il parcourt le Tokaidô ( la route de Kyoto à Edo ) et chemin faisant se retrouve mêlé à plusieurs aventures. Sur un thème très classique ( voir ci-dessus Usagi ou Kozure Okami ) les auteurs de cette bande dessinée tente de recréer l'ambiance de la période Edo totalement organisée et contrôlée par le Shogunat Tokugawa et sa police.

Malgré un dessin plutôt enfantin, l'ensemble des détails des villes japonaises et des costumes est parfaitement reconstitué, et le dessinateur Japonais Fujita s'amuse même parfois à s'inspirer des estampes de Hiroshige ou Hokusaï dans certaines scènes.

Tous les ingrédients nécessaires sont présents : le ronin, les Ninjas, la jeune fille, les policiers corrompus...bref une BD intelligente et agréable. Un deuxième volume paru un an plus tard met en scène également des Bushis ( "Mashemalo sauvé des eaux ").


KWAIDAN de Jung - (2001) ( Delcourt ) :

Les histoires de fantômes ( Kwaidan ) sont au centre des contes et légendes du Japon. Le répertoire du théâtre Japonais, puis les films modernes ( Kwaidan de Kobayashi Masaki ) ont repris très souvent ce thème. Jung a décidé également de raconter ces histoires à travers une excellente bande destinée dont les deux premiers chapitres sont parus ( L'esprit du lac et Setsuko ).

Même si le dessin est parfois assez proche de l'univers Chinois, la respect des détails historiques ( armures, armes, châteaux ) est excellent. Les poses de combat des Bushis, les vêtements des Yamabushis, et la reconstitution des intérieurs Japonais est presque parfaite. Les personnages choisis ( le prêtre aveugle, le fantôme du Bushi Toshiro ) montrent bien les influences citées par l'auteur ( Kurosawa Akira, Otomo Katsuhiro...).

Au niveau du scénario, on s'éloigne seulement de la couleur "historique" avec les fantômes "maléfiques" hérités du monde de l'héroic fantasy, mais la dimension des Kwaidan principaux ( Orin, Nankô ) restitue parfaitement l'esprit des légendes Japonaises traditionnelles. En clair, une excellente bande dessinée !


VAGABOND de Inoue Takehiko - (1999) ( Tonkam ) :

Traduit du Japonais, ce manga est la version "Bande Dessinée" du célèbre roman de Yoshikawa Eiji "La Pierre et le Sabre"et du deuxième volume "La Parfaite Lumière". Cette histoire retrace la vie du plus célèbre des Samourais "Miyamoto Musashi" qui fut invaincu tout au long de ses soixante combats, y compris celui avec Sasaki Kojirô, dont la rencontre est le point final du roman.

Dans la plus pure tradition du manga Japonais, Vagabond propose des dessins en noir et blanc, se succédant comme les différentes scènes d'un film. Les personnages vus en contre-plongée, le découpage inhabituel des images et les gros plans sont très proche du cinéma d'action.

Dix volumes sont déjà parus dans cette série et on peut imaginer qu'un nombre équivalent sera nécessaire pour illustrer l'ensemble du roman de Yoshikawa Eiji. On peut, néanmoins, adresser un reproche au très beau travail de Inoue Takehiko, celui d'avoir privilégié le côté spectaculaire des combats aux dépends de la dimension psychologique du héros. La grande valeur de Miyamoto Musashi a toujours été sa force morale, et le manga n'y rend pas toujours hommage.


KAZE NO SHÔ de Taniguchi Jirô - (1992 ) ( Panini Comics ) :

Plus connu pour ses dernières réalisations qui lui ont fait remporter de nombreux prix ( Quartier Lointain, Le Journal de Mon Père ), Jirô Taniguchi signe ici, avec le scénariste Kan Furuyama, un manga consacré à l'histoire du Japon de la période Edo ( 1600 - 1868 ). Partant d'une situation historique réelle, les deux auteurs imaginent une brève confrontation armée entre le shogunat et le pouvoir Impérial dans les montagnes de Yoshino.

L'Empereur Go-Mizunoo vit les prérogatives de la fonction Impériale fortement amputées par le nouveau Bakufu des Tokugawa en 1615 et 1627. Humilié, il en conçut un fort ressentiment qu'il garda toute sa vie. C'est ici que Jirô Taniguchi imagine une tentative de soulèvement de cet Empereur , comme l'avaient fait auparavant les Empereurs Go- Daigo ( Bakufu de Kamakura ) ou Go-Shirokawa ( Guerre de Hôgen en 1156 ) contre la caste des guerriers.

On retrouve ainsi avec bonheur le dessin si lumineux de Taniguchi et son sens inné du détail. Les combats entre Samourais et Ninjas sont bien représentés, bien que d'inspiration très classique pour ce type de mangas. Le rôle central joué par les Ninjas et surtout le clan Yagyû, forces spéciales du Shogunat Tokugawa, sont fidèlement présentés. Au final, un excellent livre tant au niveau graphique qu'historique, qui accroît encore un peu plus l'excellente réputation de Jirô Taniguchi.


SATSUMA de Hiroshi Hirata - (1980 ) ( Editions Delcourt ) :

Ce manga Japonais se situe dans la lignée des bandes dessinées historiques. Son originalité vient du fait qu'il cherche à illustrer une période parfois mal connue du grand public, celle de la déchéance progressive de la caste des Samourais un siècle avant la fin du Shogunat Tokugawa ( ère Horeki )

En 1753, dans la province de Satsuma ( île de Kyushu ), la famine et la baisse des recettes des grands seigneurs conduit de nombreux Samourais de bas rang à accepter de travailler pour se nourrir. Méprisé pour cela par les Bushis de plus haute lignée, ils ne peuvent choisir qu'entre la révolte contre les autorités ou l'asservissement par celles-ci.

L'intérêt historique de ce manga est évident. Loin de sublimer l'image des Samourais, elle en révèle un aspect sombre et parfois dérangeant. L'attitude injuste des Bushis envers les guerriers de classe inférieure ou leur mépris de la vie d'autrui est bien loin du Bushidô pourtant proclamé et encensé à cette époque. Néanmoins, il reste une réserve importante concernant ce manga : l'illustration de certaines scènes violentes et cruelles le réserve exclusivement à des adultes, plusieurs illustrations étant à la limite du supportable !


JAPANESE FASHIONS de Ming-Ju Sun - (1999 ) ( Dover Coloring Book ) :

Voici un livre de coloriage très instructif. En 45 planches en noir et blanc, l'auteur d'origine Coréenne retrace presque 700 ans de l'histoire du Japon au travers des costumes et des kimonos. Que ce soient les guerriers ou les nobles pour les hommes, les courtisanes ou les prêtresses pour les femmes, l'ensemble des thèmes est couverts par ce livre.

Parmi les plus beaux dessins, les habits des courtisanes de l'époque Ashikaga ( Juni-Hitoe ) sont parfaitement représentés, ainsi que les costumes des épouses des Samourais de haut rang de l'époque Momoyama. Pour les hommes, ce sont naturellement les armures des époques Ashikaga ou Momoyama qui sont les plus réussies.

Destiné initialement aux enfants, qui pourront s'aider de quelques modèles de couleurs, ce petit livre est également très utile aux adultes qui devront se documenter pour trouver les couleurs des costumes, et ainsi s'initier aux règles d'harmonie développées depuis des siècles dans la société Japonaise.